Les artistes
ROUTE DE MONTCHAVERT par JAN MEYER
Raoul Ubac
Pour plus d'infos, consultez les deux sites à partir desquels cette rapide biographie a été réalisée :
Raoult Ubac … ce nom vous dit quelque chose ? … non sans doute … et pourtant …
Cet artiste, peintre, sculpteur, poète et photographe qui a connu les plus grands (André Breton, René Magritte, …), cet homme qui voit encore aujourd'hui ses œuvres présentées dans de nombreux musées de France et d'Europe, a sans doute quelque chose en commun avec vous : . . . il a vécu à Dieudonne !
Né en 1910 à Malmédy en Belgique, d'un père juge de paix, et d'une mère employée dans la tannerie familiale, Raoult Ubac y fait sa scolarité jusqu'en 1928. Il s'installe ensuite à Paris en 1930, et s'inscrit à la Sorbonne pour y suivre des études de lettres, mais change rapidement de voie. Il décide de fréquenter les Académies d'art de Montparnasse. A partir de là, sa voie se dessine, et il fréquente régulièrement les surréalistes, avec qui il noue de nombreux contacts.
Ubac se passionne également pour la poésie et la photographie. En collaboration avec Camille Bryen, Raoul Ubac publie en 1934, sous le nom de Raoul Michelet un recueil de poèmes et de photographies.
Il fréquente de 1935 à 1938, l’Atelier 17 de Stanley William Hayter où il se forme à la gravure au burin et associe cette technique à la photographie.
En octobre 1935, il participe, sous le pseudonyme de Raoul Michelet, à l'Exposition internationale du Surréalisme, à La Louvière, en Belgique.
À partir de 1936, il s'engage dans une série de photographies pour lesquelles il combine de multiples procédés : association des négatifs, surimpression et solarisation, superposition ou décalage du négatif et du positif, qui donne une impression de pétrification, soufflage, fumage, brûlage ou voilage du cliché.
Pour l'exposition internationale du surréalisme à la Galerie des Beaux-Arts de Paris (janvier 1938), André Breton lui commande la photographie des mannequins exposés. En 1940, Raoul Ubac fonde avec René Magritte la revue L'Invention collective qui ne connaîtra que deux numéros.
Ayant fait la connaissance du poète Jean Lescure qui la dirige, il collabore activement à la revue Messages, où il rencontre Paul Éluard, Raymond Queneau et André Frénaud, qui ne cessera d'accompagner amicalement son travail.
Il abandonne la photographie après la guerre. À partir de 1951, la galerie Aimé Maeght expose régulièrement ses gouaches et ses toiles.
Il acquiert en 1958 une maison à Dieudonne où il installe deux ateliers, pour la peinture et la sculpture.
En 1968 une rétrospective de son œuvre est présentée à Bruxelles et au Musée d'art moderne de Paris. Ubac reçoit en 1973 le grand prix national des arts.
On doit à Raoul Ubac plusieurs ensembles de vitraux ainsi que des décors muraux et maquettes de tapisseries pour des édifices publics et privés.
Ubac a également illustré de ses dessins, gravures et lithographies une trentaine de livres et est l'auteur de la couverture de la revue Argile publiée chez Maeght de 1973 à 1981.
Des œuvres d'Ubac sont présentées dans de nombreux musées de France et d'Europe.
La Poste française a émis un timbre reproduisant une de ses créations.
Raoul Ubac décède à Dieudonne en 1985.
La communauté artistique a fêté le centième anniversaire de sa naissance en 2010.
Pour plus d'infos :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Ubac
https://www.mchampetier.com/biographie-Raoul-Ubac.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Ubac
https://www.mchampetier.com/biographie-Raoul-Ubac.html
Jan Meyer
Jan Meyer, dont le nom est uniformément orthographié Jan Meijer, est un artiste peintre, lithographe et graveur néerlandais né le 6 décembre 1927 à Assen. C'est à l'instar de Raoul Ubac et Pierre Dmitrienko, qui deviendront ses amis, qu'il s'installe en 1960 à Dieudonne où, dans son atelier à flanc de coteau, il débride les tubes de peinture à grands coups de couteaux, écrasant sur la toile les pâtes homogènes superposées, en même temps qu'il se fait collectionneur d' Arts Premiers.
Jan Meyer appartient au courant de l'abstraction lyrique,. Il reçoit sa première formation en travaillant auprès de l'artiste typographe Hendrik Werkman qui sera arrêté et sommairement abattu par la Gestapo à quelques jours de la fin de la seconde guerre mondiale.
C'est après la guerre que Jan Meyer se lie d'amitié avec le poète Evert Rinsema. Grâce à lui, il découvre et admire le travail de Mondrian, et se rapproche du mouvement Dada en Hollande. Rinsema lui fait aussi découvrir le travail expressionniste de Kirchner.
Il fréquente un temps les cours de l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam, tout en participant à partir de 1947 aux expositions du groupe De Ploeg auquel il demeure attaché.
À la fin des années 40, il continue son évolution et voyage à travers l'Europe. Il se voit attribuer une bourse d’études qui sera prolongée jusqu'en 1951. Il découvre les paysages et les musées du "sud" …
La décennie 1950 est celle de ses premiers voyages en France, en Espagne, au Portugal, au Maroc et, surtout à partir de 1953, en Italie. Il côtoie Lucio Fontana, Yves Klein, Antonio Saura, Karel Appel et Corneille.
En 1976 et 1977, Jan Meyer enseigne la technique de la gravure au carborundum à l'université Fairleigh-Dickinson de Madison (New Jersey) et à l'université Harvard de Cambridge (Massachusetts). Dans cette même période, il séjourne à la Jamaïque, à Haïti, à la Martinique, ainsi qu'au Canada où il approche l'art inuit et à New York où il fréquente les peintres de l'école contemporaine new-yorkaise.
Jan Meyer est grand, non seulement par son talent (il a reçu le Prix de Rome très jeune), mais aussi à cause de son style très personnel et authentique, connu sous le nom d' "abstraction lyrique". Le peintre déplaçait ses toiles avec d'énormes couteaux et pinceaux qui laissaient d'épaisses marques de relief. C'est pourquoi ses peintures sont pleines d'expression, de couleur et de mouvement.
Jan et Mechtilt, son épouse depuis 1956 et la mère de leurs deux fils Julian et Igor, se sont rencontrés à l'Amsterdam Art Academy. Après une courte année à Rome, ils s'installent au nord de Paris.
Julian et Igor n'ont pas grandi dans le bac à sable comme la plupart des enfants. L'appartement était plein d'art africain, que les garçons utilisaient également comme jouets. La musique de Léonard Cohen jouait en arrière-plan ...
Aujourd'hui, tous deux travaillent dans l'art et, comme leurs parents, et s'entourent d'artistes et d'écrivains.
À Dieudonne, Jan Meiyer travaille prés de l’atelier d’Ubac. Beaucoup de goûts communs et une grande estime réciproque cimentent leur amitié. La mort de ce dernier le bouleverse. Il reste, par delà la séparation, le grand témoin. Il peindra un hommage à Ubac.
Jan Meijer meurt à Dieudonne en 1995.
http://www.bertrand-cayeux.com/?biographie-Meyer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Meyer
Pierre Dmitrienko
Pierre Dmitrienko est né le 20 avril 1925, d'une mère grecque, Marika Yacoustidis, pontique de Sébastopol, et d'un père ukrainien, Simeon Dmitrienko, ayant fui la guerre civile russe.
Il ne foulera jamais la terre de ses ancêtres, mais sera élevé dans leur culture, leur langue, foi et tradition tout en s'inscrivant totalement dans le paysage français.
Très tôt, ce jeune homme aux deux identités fréquente l'école communale de Courbevoie, puis le lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine (où il passe son bac philo en 1943) et, parallèlement, l'école russe d'Asnières. Sa Russie, Dmitrienko l'explore à travers la littérature et la pensée, se créant ainsi un pays mythifié qui l'habitera profondément toute sa vie.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Dmitrienko est étudiant en architecture à l'ENSBA à Paris (1944-1946). Cependant, dès 1944, il commence à peindre dans l'atelier de Conrad Kickert, un peintre et critique d'art néerlandais au contact duquel il se débarrasse de la tentation du figuratif et à qui il doit sans doute aussi d'utiles leçons de techniques, l'amour du beau métier et son attachement à Piet Mondrian dans les années 1946-1948.
En 1947, Dmitrienko se marie avec Lilliane Carol, pianiste. La même année naît leur fille Ludmila (Ludmila MIKAËL,comédienne).
Renonçant assez vite à l'architecture et vivant de travaux alimentaires (décorateur-étalagiste), il décide de continuer la peinture. À ses débuts, cherchant sa voie, Dmitrienko ne cache pas son admiration pour certains de ses aînés — Delacroix, Géricault et Goya — mais aussi Serge Poliakoff, André Lanskoy ou Nicolas de Staël, ainsi que pour les icônes des églises orthodoxes. En même temps, il « écoute » (car « l'œil écoute », comme l'écrivait Paul Claudel).
En 1959, Dmitrienko achète le château abandonné de Nivillers, près de Beauvais dans l’Oise. Il installe son atelier dans les anciennes orangeries. Le paysage autour montre des plaines désolées traversées par des tornades de pluie. Il les peint dans la série des « Pluie » et des « Tornade » : Pluie dorée, Terre de pluie, Ciel de pluie, Pluie fine, Pluie de pierre, Pluie brulée datent tous de 1960. Suivront les Pluies grises et les Fantômes de la pluie où, telles des apparitions, des silhouettes humaines se détacheront des éléments naturels, pour la première fois.
1960 est une année déterminante pour Dmitrienko, et sa technique picturale aussi, change radicalement. Auparavant il peignait avec des glacis successifs, sur une toile cérusée, ce qui donnait à son œuvre un aspect brillant et lumineux. Dorénavant il travaillera en jus léger, ou en épaisseur au couteau, quasiment sans aucun repentir, sur une toile absorbante, préparée à la colle de peau. La matité des tableaux obtenus par cette technique est foncièrement déterminante pour la suite de son œuvre. L’émergence de l’homme comme sujet de l’œuvre se fait aussi dans le changement radical de sa manière de peindre.
En 1960, aussi, naît son fils Rurik.
En 1961, Dmitrienko est l'un des lauréats de la première biennale de Paris qui s'est tenue en 1959.Cette période se clôt sur trois très grandes toiles (180 × 300 cm) de 1961 : La Ville (sur le quai), La Sorcière de la pluie, Tendre est la pluie qui sont exposées, l’année suivante, à la galerie Creuzevault. Elles annoncent les « Présence ».
En 1960, La Sorcière de la pluie est une œuvre « bascule ». Le peintre quitte le paysagisme abstrait — lyrique ou poétique — pour entrer dans celui plus subtil, moins aisé à saisir, des « surfaces d’expectative ».
De fait « Ce que je cherche, c'est l'aura, » confie Dmitrienko en 1962, « rien de plus, rien de moins, je l'ai cherché dans les éléments naturels, la terre, l'eau, le feu, la pluie — La Sorcière de la pluie est la fin d'un cycle et le début d'un autre — je cherche maintenant la "présence" humaine — l'"aura" — le visage ne m'intéresse pas ». Il rejoignait ainsi la pensée de Walter Benjamin qui notait : « Trace et aura, la trace est l'apparition d'une proximité, quelque lointain que puisse être ce qui l'a laissé. L'aura est l'apparition d'un lointain quelque proche que puisse être ce qui l'évoque. Avec la trace, nous nous emparons de la chose ; avec l'aura, c'est elle qui se rend maître de nous. »
Aucun critique ne comprit alors que le peintre, en divorçant de l’école de Paris, en installant progressivement des « Présence » humaines débordant la sphère privée, s’essayait à un nouveau dialogue. Ainsi, en 1962, l'exposition à la galerie Creuzevault se solde par un échec commercial devant l'incompréhension de la critique. Dmitrienko est obligé de vendre le château de Nivillers, réquisitionné par la préfecture de l'Oise pour accueillir 150 harkis fuyant l'Algérie.
Il passe un premier hiver avec sa famille à Ibiza où il installe un atelier ; il y travaillera la moitié de l’année jusqu’en 1971 ; il y rencontre les artistes, Karl Fred Dahmen, Manuel Hernández Mompó, Manolo Millares, Douglas Portway, Bob Thompson, Frans Krajcberg, etc.
De ce fait, Dmitrienko n’exposera plus à Paris jusqu’en 1973. En 1978, seulement, un texte de Georges Boudaille commente les « Présence » et les « Blocdom » : « de larges formes, amples, profondes, inquiétantes parce que sortant du clair-obscur d’un fond presque noir comme des apparitions surgies de la nuit. Plus de pâte, mais des jus fluides et transparents
En 1972, deux ans avant son décès prématuré, Pierre Dmitrienko reviendra sur cette période : « Ai essayé de définir à N. (Georges Noël) ce qui me hante depuis dix ans, « la présence humaine ». M. (Margit Rowell) a parlé d'icônes, ce qui m'a touché. Lui ai dit que je ne me sentais dans aucune formule en "isme", que des aventures esthétiques ne me concernaient point, que définir la présence humaine pouvait se traduire avec beaucoup d'images différentes car chaque présence est différente et conditionne ses signes propres. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Dmitrienko
http://www.husgallery.com/306-biographie-DMITRIENKO-Piirri.html