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é ou e

DIEUDONN"É" ou DIEUDONN"E"

La plus ancienne mention connue du village date de 1250 environ. Elle est donnée par Dom Grenier (1725-1789), historien de la Picardie. Elle concerne une ‘’villa’’ (exploitation agricole) dont on ignore l’emplacement exact sur le terroir de notre commune. Elle est nommée ‘’DEUDONIS VILLA’’ ; ce que l’on traduit par ‘’la ferme de Deudon’’, Deudon étant un nom d’homme.

A la même époque, un copiste travaillant pour le chapitre cathédral de Beauvais recopie le nom mais se trompe en lisant. Il voit ‘’O’’ à la place de ‘’U’’ et transcrit le nom d’homme Deudon, qui ne lui dit rien, en ‘’deodona’’, donné par Dieu, conforme à l’univers où il évolue. Cela n’a rien à voir mais prend un sens liturgique tout en gardant une ressemblance phonétique.

Nouvelle fausse lecture en 1307. Un autre scribe croit peut-être reconnaître le nom de saint Dié (saint Deodat en français), dont on cherche à l’époque des preuves d’existence. Il transcrit ‘’deodato’’, attribuant ainsi à ce personnage controversé un lieu du Beauvaisis où il aurait laissé son empreinte ; lieu fort éloigné de ses Vosges natales.

Sous François 1er, ordonnance de Villers-Cotterêts oblige, Deodat sera francisé en Dieudonn"É" dans les documents ecclésiastiques mais les laïcs s’en tiendront à DieudonnE .Avec deux NN néanmoins.

A l’époque moderne, si l’on trouve parfois Dieudonn "É" sur des documents notariés ou des plans, on remarque que leurs auteurs ne sont pas locaux. La carte de Cassini, vers 1750, indique carrément Dieu Donné en deux mots.

Le curé, son vicaire, son clerc, le prévôt… écrivent tous Dieudonn’’E’’ depuis au moins 1630. Comme on le trouve sur le plan d'intendance de 1788 ou le ‘’cadastre Napoléon’’ de 1840.

Sur le Registre des Délibérations municipales, s’il arrive de rencontrer "É", c’est sous la plume d’un secrétaire ‘’étranger’’.

Les imprimeurs de cartes postales, qui sont beaumontois ou méruviens, impriment radicalement un "É" qui va s’imprimer durablement dans la mémoire des destinataires qui ne connaissent pas l’endroit.

L’I.G.N. dont les cartes font autorité imprime ‘’E’’ jusqu’en 1976.

Et brusquement, nous passons au "É" sur les documents officiels, les panneaux routiers, les cartes, le calendrier des Postes etc… sans que l’on sache vraiment comment.

MONTCHAVERT, hameau, autrefois seigneurie indépendante, se nomme Monchaulvoire au 14ème siècle puis rapidement sous sa forme phonétique actuelle avec des variantes orthographiques.

La FOSSE-SAINT-CLAIR se nomme ‘’la Fosse aux Magnans’’ jusqu’au début du 19ème siècle, du nom des propriétaires de la marnière du hameau dès avant le 17ème siècle.

LES CAILLES, en réalité Lès Cailles, est la partie deudonisienne de La MARE D’OVILLERS.

Les habitants de la commune portent le gentilé de Deudonisiens en référence à la plus ancienne dénomination du lieu.

Auteur: Jacques GUILLAUME