l'église
LA PAROISSE.
L'église.
Son site peut nous étonner. Au début, c’était une simple chapelle. Elle fut établie au prix d’un gros effort, sur une terrasse, en pleine pente,exposée peu favorablement au nord-est. Elle aurait dû être accompagnée d’habitations mais on les imagine mal à cet endroit peu hospitalier.
Ce cas de figure n’est pas courant. D’où l’hypothèse qu’elle a pu succéder à un monument ancien qui n’aurait laissé aucune trace, comme c’est si souvent le cas ailleurs.
Pour une description sommaire mais précise accompagnée de photographies, voir le site internet ‘’eglisedeloise.com’’
Notre église a gardé la forme rectangulaire des anciennes chapelles. Elle était vouée aux Sept Douleurs de la Vierge, thème qui apparaît au 13ème siècle.
Devenue une église vicariale en 1649, elle est une dépendance de Puiseux-le-Hauberger, paroisse beaucoup plus ancienne. Elle est de nos jours placée sous le vocable ‘’Nativité de la Vierge Marie’’ ou ‘’Notre Dame de Septembre’’, titre qui apparaît au début du 19ème siècle. Elle est fêtée le 8 septembre, date que le protévangile de Jacques présente comme celui de la naissance de la Vierge.
On estime sa construction vers la fin du 12ème siècle ou le début du 13ème. On retrouve plusieurs éléments intérieurs sculptés identiques dans la chapelle de Barisseuse (hameau de Saint-Vaast-lès-Mello). Ce sont certainement les œuvres d’un même artiste. Ce qui implique un même commanditaire : le baron de Mello. Dieudonne n’en dépendant que depuis 1200, date de l’érection de cette baronnie, la chapelle de Dieudonne ne doit pas remonter au-delà.
La population croissant, elle fut agrandie à la Renaissance. Un bas-côté et une tourelle sont alors ajoutés tandis que les pignons étaient élargis et surélevés.
Il a existé, sans doute dans le bas-côté, entre 1650 et la Révolution, une chapelle destinée à recevoir les inhumations des seigneurs De Vendeuil. Il n’en reste aucune trace.
La cloche.
Elle a été fondue à Amiens en 1886 par M.A. Lecull et Daperon Jeune, spécialistes renommés. Elle pèse 370 kg et mesure environ un mètre de hauteur et de diamètre. Elle porte l'inscription suivante :
« L'an 1886, j'ai été bénite par Messire L’Abbé Bernard, curé de Puiseux et Dieudonne et nommée Louise-Albertine par Monsieur Jean-Baptiste Albert Dufay, adjoint au maire de cette commune et Madame Louise Adélaïde Laurent, épouse de Monsieur Antoine Huppe, conseiller municipal tous domiciliés à Dieudonne. Monsieur Nicolas Prévost, maire. »
La précédente cloche datait de 1772 et pesait 340 kg. Elle s’était fêlée en tombant du clocher. Une souscription fut ouverte pour en installer une neuve en refondant le bronze de l'ancienne.
Dans les années 1990, Louise-Albertine était encore alerte et se balançait hardiment dans son clocher quand on la faisait sonner à la corde. Elle est aujourd’hui inerte : un marteau électrique frappe le corps de cloche désormais immobile.
L’ancien cimetière et sa croix hosannière.
Avant son agrandissement, la chapelle était entourée de son cimetière. Sur le mur nord, une porte maintenant murée y donnait accès. La ‘’Cavée de Neuilly’’ prenait au niveau de l’actuelle rue de la Libération.
La croix face à l’entrée de l’église est dite ‘’hosannière’’ ou ‘’de cimetière’’. On reconnaît sa fonction aux gradins de son socle. C’est autour d’elle que l’on déposait les restes des inhumations lorsqu’elles étaient relevées, tous les 20 ou 30 ans. Le prêtre y disait la Messe des Trépassés.
Devenu trop petit, le cimetière fut déplacé au long de la rue principale, face au débouché du chemin sur la rue d’en bas (actuel n°13 rue de la Libération). Il était entouré de murs en pisé, très dégradés au 19ème siècle.
Le cimetière actuel est entré en fonction en 1861.
Vicaires, clercs et presbytères
Quand la paroisse de Dieudonne devint un vicariat, en 1649, il fallut trouver un logement sur place pour le prêtre. Pierre De Vendeuil, le seigneur du lieu, mit à sa disposition une chaumière ancienne et inconfortable près de l’église.
Un presbytère plus confortable le remplaça. Il était accolé au mur du cimetière (n° 15 rue de la Libération).
Depuis longtemps, la paroisse voulait un curé. Elle n’eut jamais qu’un vicaire jusqu’à la Révolution. Puis, plus aucun desservant à demeure sauf épisodiquement. Pour tenter d’en faire nommer un, la municipalité, bénéficiant d’un legs important des marquis De Vendeuil, fit construire un nouveau presbytère de belle allure. Il ne servit jamais et fut cédé à un particulier en 1908.
Cette demeure abrita entre autres les peintres Pierre Dmitrienko et Jan Meyer dans la seconde partie du 20ème siècle. Voir leurs biographies.
Auteur: Jacques GUILLAUME